« ARRÊTE D’ACTUALISER, Y’A RIEN DE NOUVEAU »

Le réveil sonne. Ou plutôt ton smartphone (- réveil) sonne. Chaque matin, le même check. Pas de toi-même, de ton téléphone. Enlève le mode avion et c’est là que ta journée commence. Si tu fais partie des gens qui mettent le mode avion. Mail m’annonce 30 notifications. Facebook te notifie pour te rappeler que c’était mieux avant. Snapchat te dit que 5 amis t’ont envoyé… vraiment n’importe quoi. Et en plus tu as été obligé de regarder. Mais surtout, ce que tu ne comprends pas, c’est POURQUOI tout ça?

Les gens, toi, ta mère, ta famille, le gars en face de toi dans le bus, tout le monde a ses yeux fixés sur son smartphone. Il n’y a qu’à aller à la gare à une heure de pointe pour se rendre compte à quel point c’est consternant. Les chemins sont étroits et bondés. Des gens se cognent. Pestent. Courent. Mais toi, tu verras toujours une personne arriver, face à toi (à vive allure en plus). Cette personne qui avance, elle ne te voit pas. Elle a les yeux rivés sur son smartphone. Mais elle regarde quoi?

Internet prolifère d’informations. On peut bientôt parler de pollution. Tout ce contenu, pourquoi est-il crée?

TimeLapse Internet

Prenons la pyramide de Maslow. Tout a commencé en 1940, avec le psychologue Abraham Maslow. Il expose sa théorie de la motivation. A theory of Human Motivation paraît en 1943. Il ne l’a pas représenté sous une forme de pyramide mais comme une hiérarchie. D’abord les besoins physiologiques, dont on ne peut se passer. Puis les besoins d’un ordre psychologique. Peut-on dire que les besoins d’un être humain sont aujourd’hui différents?

Tim Cook: « L’iPhone vient juste après la nourriture et l’eau dans la pyramide des besoins de Maslow ».  Source: « Inside Apple: De Steve Jobs à Tim Cook: dans les coulisses de l’entreprise », Adam Lashinsky

Pyramide de Maslow
Tim Cook a quand même réussi à citer l’iPhone dans les besoins de la pyramide de Maslow. C’est fort.

Donc ces gens qui partagent sans cesse des flux d’informations, sont-ils dans un besoin de reconnaissance? Le niveau 4, besoin de recevoir de certaines personnes de son entourage des signes de reconnaissance positifs?

Et bien oui et non. Parce-que apparemment, autant les émetteurs que les personnes lisant les publications sont influencées. – Et oui. Une blague? Non. –

Smartphone
Accro aux publications? Attention.

D’après une étude australienne, on pourrait démontrer un lien entre les personnes publiant beaucoup d’informations et un signe de dépression. Il s’agit d’une recherche des chercheurs de la Charles Sturt University en Nouvelles-Galles du Sud (Australie). Ils se sont intéressées à 616 utilisatrices du réseau social. – Les chercheurs se sont dit « on va analyser les filles parce-qu’elles nous noient de selfie « duckface »? Donc attention aux interprétations. – . 308 étaient dans la catégorie « connectées » et les autres dans une catégorie « seule ». Le constat: les personnes de la catégories seules partageaient plus d’informations (affichent publiquement leur situation amoureuse, même parfois leur adresse). Selon le professeur Al-Saggaf, ces personnes voudraient en fait faciliter la prise de contact avec les autres, ce qui pourrait les aider à passer outre leur solitude. D’où la production intense d’informations.

 

Le cycle officieux
Le cycle officieux

Il y a ceux qui publient et qui apparemment seraient « dépressifs » et de l’autre côté, ceux qui regardent. – Mais pas forcément en silence –. L’arrivée du scroll « infini » a eu une influence sur le temps passé sur ces médias. On passe de photo en photo, de page à page. On reste b-e-a-u-c-o-u-p plus longtemps. Il nous arrive même de regarder des informations sur une personne que l’on ne connaît même pas. Merci « Suggestion d’amis! ». À chaque fois une impression de perte de temps mais à chaque fois on recommence. Et on re-actualise. Même s’il y a 0 notifications et qu’on y était il y a 2 minutes.

Là où ce cycle officieux se dessine, c’est au moment où une étude montre que les personnes qui regardent ces informations, sans forcément publier, voient leur humeur se détériorer à cause des publications des autres. Mais là, on pourrait se dire « Mais alors il suffirait de ne plus y aller ! ». Mais malheureusement, vu que bientôt presque tout se passe sur ces réseaux, c’est l’impression de passer à côté d’une information qui prend le dessus. Donc, on ré-actualise.

Une chose est sûre, les réseaux sociaux ont permis à ce besoin de reconnaissance de s’intensifier. L’arrivée du « téléphone intelligent » déplace ce besoin dans nos moindres faits et gestes. La preuve, on le tient toujours à la main.  – D’où le succès du FoodSelfie sur instagram? – Le fait que ce phénomène puisse se visualiser sous forme de cycle explique pourquoi il peut être plus compliqué qu’on ne le pense d’en sortir. Donc la prochaine fois que tu croises une personne les yeux rivés sur son téléphone, pense à Maslow.


Sources:

  1. La pyramide des besoins de Maslow: http://www.psychologuedutravail.com/psychologie-du-travail/la-pyramide-des-besoins-de-maslow/
  2. The Motivation Factors: http://www.socialmediatoday.com/content/motivation-factors
  3. Why do people use Facebook? http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3335399/
  4. « Inside Apple »  de Adam Lashinsky, consulté en ligne: https://books.google.ch/books?id=BXu_4KvvON4C&printsec=frontcover&dq=inside+apple&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjJuKf5mr7JAhUISBQKHVP3CpoQ6AEIHTAA#v=onepage&q=inside%20apple&f=false
  5. Facebook rend-il dépressif? http://www.huffingtonpost.fr/2014/05/27/facebook-depressif-lien-utilisatrices-sentiment-solitude_n_5395673.html
  6. Réseaux sociaux: 5 manières dont ils influencent nos comportements: http://www.huffingtonpost.fr/2014/04/10/reseaux-sociaux-influence-comportements_n_5123479.html

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