La transparence des réseaux sociaux

Depuis avril 2018, les réseaux sociaux donnent la possibilité à leurs utilisateurs de connaître quelles données personnelles ont été récoltées et lesquelles ont été transmises à des entreprises, notamment à des fins de marketing et de publicité. Cet effort de transparence fait notamment suite aux différents scandales survenus depuis 2016, comme, par exemple, l’affaire de Cambridge Analytica.

Un début de transparence en 2017

En 2017, Twitter faisait déjà un premier effort de transparence concernant les publicités politiques. Maintenant, le réseau social demande aux annonceurs d’identifier clairement leurs publicités politiques en tant que telles et change le design de ces publications. Cette décision est venue après le scandale de la campagne présidentielle américaine en 2016 où Facebook, Twitter et Google ont découvert que des contenus avaient été financés par des intérêts russes sur leurs sites respectifs. Facebook a suivi le mouvement quelques semaines après.

En 2018, Facebook et Twitter ont créé « des centres de transparence » qui regroupent toutes les publicités politiques et commerciales, ainsi que les informations concernant ces annonces comme le nombre de partages. Les annonces politiques, quant à elles, sont accompagnées d’informations comme les budgets associés, les sources de financement, ainsi que le public ciblé et celui finalement touché. Les particularités de ces « centres de transparence » sont qu’il n’y a pas besoin d’être un utilisateur du réseau social pour y accéder et que les publications politiques sont archivées.

Un cadre pour la transparence

L’audition de Mark Zuckerberg par deux commissions du sénat américain à propos des scandales sur les données personnelles des utilisateurs de Facebook, a laissé planer un doute quant à une réelle promesse d’auto-régulation de la part du secteur numérique. Ainsi, il faut que les gouvernements mettent en place un cadre légal, clair et efficace.

C’est ce que l’Union Européenne a fait avec la RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) qui est entré en vigueur le 25 mai 2018.

La Suisse, pour sa part, n’a pas de tel règlement et a décidé de réviser sa loi sur la protection des données en deux temps. La première phase, les lignes directrices sur le champ d’application du RGPD, est en consultation publique jusqu’au 18 janvier 2019. Heureusement pour les citoyens helvétiques, puisque le RGPD entre en application dès que des données personnelles sont traitées dans un pays membre de l’Union européenne. Ils peuvent donc bénéficier de la couverture du champ d’application du RGPD.

Ainsi, si les individus demandent aujourd’hui à savoir où vont l’argent de leurs impôts, ils demandent la même transparence pour leurs données personnelles dans le monde numérique. Les réseaux sociaux l’ont bien compris et c’est pourquoi l’accès à de telles informations est facile. Il suffit de se rendre dans les paramètres de son compte utilisateur (dans le cas de Facebook, Twitter, Instagram) ou en envoyant un mail (Uber).

Pour en savoir plus

(Source de l’image : https://previews.123rf.com/images/iqoncept/iqoncept1401/iqoncept140100008/24897350-mot-de-transparence-loupe-recherche-de-verre-pour-la-sinc%C3%A9rit%C3%A9-la-clart%C3%A9-la-transparence-la-v%C3%A9rit%C3%A9-l-exacti.jpg)

 

Auteure : Pauline Nussbaumer

Relecture : Philippe Tena


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