« Play. Experiment. Innovate. Join the ultimate innovation competition to disrupt the future of beauty ».
Ce slogan élaboré par L’Oréal contient les principes mêmes du hackathon.
Tout d’abord la notion de jeu qui est à considérer à part entière. Cette caractéristique ludique est une motivation intrinsèque de l’innovateur. Vient ensuite le facteur expérimentation, car tout étudiant sera confronté à expérimenter son projet et à remédier aux difficultés rencontrées. Sans oublier l’activité d’innovation, objectif principal de tout concours hackathon. Le terme employé dans la seconde phrase est très intéressant. L’Oréal attend des innovations disruptives dans son mode « outside-in » d’open innovation.
« Open what…? »
L’open innovation est un paradigme qui suppose que les entreprises peuvent et devraient utiliser des idées externes ainsi que des idées internes, les voies de commercialisation internes comme externes, lorsqu’ils cherchent à faire progresser leur technologie (Chesbrough, 2006, p. 1). Outre la conception du «nouveau paradigme», Chesbrough insiste également sur le fait que les efforts de commercialisation doivent être alignés sur le le modèle économique de l’entreprise. “Open Innovation combines internal and external ideas into architectures and systems whose requirements are defined by a business model.” (Chesbrough, 2003, p. 24). Il en résulte une collaboration active entre différentes organisations et le partage de propriétés intellectuelles.
Les avantages sont nombreux, notamment en matière de réduction des coûts de R&D et d’opérations, mais également en matière de réduction des risques par le fait que le marché transmet ses besoins. De plus, le potentiel buzz viral est non négligeable lors des hackathons.
« Hacka… what…? »
Le terme hackathon en anglais signifie marathon de programmation. Il s’agit d’un événement où la foule d’individus vient s’engager à créer et lancer des solutions dans le but de résoudre le problème communiqué. Celle-ci est au bénéfice de l’open data distribuée lors des hackathons. Ils sont consolidés avec des prix monétaires pour les gagnants (Johnson&Robinson, 2014). Naturellement les motivations des participants sont également intrinsèques comme le fait qu’il y ait un réseau de professionnels, un financement pour approfondir ses connaissances, sans oublier la valorisation par autrui, la reconnaissance avec les « rewards » ainsi que la mise en visibilité pour le gagnant.
Qui dit gagnant, dit innovation disruptive
Clayton Christensen, professeur à Harvard Business School, publie en 1997 « The innovator’s Dilemna », ouvrage dans lequel il développe la théorie de la « Disruptive Innovation ». Les innovations disruptives sont rendues possibles car elles démarrent dans deux types de marché négligés par les opérateurs historiques.
Les disrupteurs commencent par attirer les consommateurs bas de gamme ou non desservis, puis migrent vers le marché grand public. Dans le cas des nouveaux marchés, les perturbateurs créent une demande où aucune n’existait. Plus simplement, ils trouvent un moyen de transformer les non consommateurs en consommateurs. La théorie de la disruption distingue les innovations disruptives de ce que l’on appelle les «innovations durables». Ces dernières améliorent les bons produits aux yeux des clients actuels d’un opérateur. Ces améliorations peuvent être des avancées incrémentales ou des avancées majeures, mais elles permettent toutes aux entreprises de vendre davantage de produits à leurs clients les plus rentables.
« Invent the futur skincare experience for health-conscious consumers »
Telle est la mission 2019. Une expérience disruptive, durable et équitable peut être attendue, si l’on se réfère aux valeurs mêmes du groupe L’Oréal.
Rien de mieux que ce trailer afin de s’immerger dans le monde innovant de L’Oréal Brandstorm.
Vous l’aurez compris, L’Oréal Brandstorm, c’est plus de 34’000 étudiants, provenant de 65 pays, avec plus de 80 heures de e-learning, ayant pour résultat plus de 8’000 innovations.
Comme tout hackathon, L’Oréal Brandstorm comporte des règles à respecter ainsi que des critères d’évaluation à ne pas négliger. À chaque étape, les projets seront évalués sur un total de 100 points, en fonction des critères pondérés suivants:
- Innovant 30%
- Utile 30%
- Réalisable 20%
- Evolutif 20%
Cette année, un prix ultime a été annoncé. En effet, l’équipe gagnante aura la chance de donner vie à son idée en rejoignant un programme d’immersion de trois mois à la STATION F à Paris, le plus grand campus de start-ups au monde.
Nous ne sommes jamais trop jeunes pour innover. Alors à votre marque, prêt, INNOVEZ!
Bibliographie:
Chesbrough, H., (2003). Open Innovation: The New Imperative for Creating and Profiting from Technology. Harvard Business School Press, Boston.
Chesbrough, H., (2006). Open innovation: a new paradigm for understanding industrial innovation. In: Chesbrough, H., Vanhaverbeke, W., West, J. (Eds.), Open Innovation: Researching a New Paradigm. Oxford University Press, Oxford, pp. 1–12.
Christensen, C. M., (1997). The Innovator’s Dilemma: When New Technologies Cause Great Firms to Fail. Boston, MA: Harvard Business School Press.
Johnson P. & Robinson P., (2014). Civic Hackathons, Innovation, Procurement, or Civic Engagement? Review of Policy Research.
Sources:
https://beautytmr.com/how-hackathons-empower-interns-to-innovate-aaccb349fa95
https://brandstorm.loreal.com/en/challenges/challenge?lang=en
https://hbr.org/2015/12/what-is-disruptive-innovation
Pour aller plus loin:
https://twitter.com/hashtag/brandstorm
Auteur: Elodie Sogan
Relecture: Fabiola von Mühlenen