LES MÉDIAS SOCIAUX ET LE POIDS DU REGARD DES AUTRES

Véritable outil de communication, les médias sociaux ne sont pas sans risques et représenteraient même un danger pour l’estime de soi. Un sujet qui demande réflexion.

Le côté sombre des médias sociaux

Nous vivons dans un monde où le virtuel fait partie intégrante de notre quotidien, nous sommes constamment interconnectés, notamment grâce aux médias sociaux. Aujourd’hui, 39% de la population mondiale est active sur ces médias. Cet outil magique nous permet de communiquer de manière instantanée avec qui l’on veut, quand on le veut et partout dans le monde. Merveilleux, n’est-ce pas?

Pourtant, nous vivons aussi dans un monde où l’image de soi a pris une place prépondérante, où la valeur d’une personne se mesure à coups de « likes » et où l’on se compare sans cesse à une perfection inatteignable.

Les 14-18 ans sont les plus affectés

À l’âge où se construit notre identité personnelle, le regard des autres a toute son importance. Ce phénomène n’a rien de nouveau, nous sommes tous passés par l’adolescence, ce stade de notre vie où nous nous posions toutes sortes de questions : « qui suis-je? », « quelle est ma place dans ce monde? », « suis-je aimé? », etc. Alors qu’est-ce qui a changé?

Le fait d’être constamment confronté à un idéal: des photos magnifiques, des personnes au corps parfait, des endroits idylliques. Tout cela ne fait que de nous rappeler que, nous, nous sommes loin d’être parfaits. Pourtant ces photos ne reflètent qu’une petite partie de la réalité, souvent retouchées et améliorées grâce à des filtres ou autres artifices. Un détail essentiel qu’on a tendance à oublier…

 

Essena O’Neill, star d’Instagram, décide en 2015 de dévoiler au public les conditions dans lesquelles ses photos « parfaites » ont été prises.

L’apparence avant tout: sur les médias sociaux, c’est le visuel qui prime. En même temps, une photo permet difficilement de juger l’intelligence d’une personne, me direz-vous. Alors on se contente de « liker » ou pas, en se basant uniquement sur l’esthétique, donnant ainsi une importance démesurée à l’apparence physique.

« I let myself be defined by numbers. » Essena O’Neill

La méchanceté gratuite: les médias sociaux installent une certaine distance entre les interlocuteurs, on communique derrière son écran, parfois avec des gens qu’on ne connaît pas et qu’on n’a jamais rencontrés dans la vraie vie. Tout cela créé un détachement émotionnel qui amène parfois à un manque considérable d’empathie. On assiste alors à des commentaires virulents, des critiques, des insultes, et parfois même des menaces.

Des conséquences néfastes…

Une étude britannique a révélé que 70% des jeunes affirment avoir une mauvaise image de soi après avoir passé du temps sur Instagram. L’apparence prend une telle importance chez les jeunes, que 1/5 refusent d’aller à l’école un jour où ils ne se trouvent pas attirants.

Ce manque de confiance en soi a des conséquences inquiétantes: dépression, anxiété, malnutrition, mauvais résultats scolaires, … La liste est longue. Mais que faire pour remédier à cela?

…mais aussi des solutions!

Selon La Royal Society, il faudrait développer des algorithmes permettant d’identifier et de signaler les photos retouchées. Ceci afin d’insister sur le fait que cette perfection, à laquelle nous sommes quotidiennement confrontés, n’est pas réelle.

Meaghan Ramsey, directrice du « Dove Self-Esteem Project », estime, quant à elle, que la solution réside dans la façon dont nous nous valorisons les uns les autres. Nous devrions cesser de mettre l’apparence physique au centre et commencer à valoriser davantage les actions, les efforts, les accomplissements de chacun.

« We need to start judging people by what they do, not what they look like. » Meaghan Ramsey

À lire/voir ailleurs:

(Sources images: https://blogs.letemps.ch/dr-jean-gabriel-jeannot/2017/10/12/la-depression-mieux-diagnostiquee-par-instagram-que-par-les-medecins/ / http://www.elc.edu.au/en/newsroom/details/elc-facebook-we-made-it-to-7500-likes/elc-news / http://www.elle.com/culture/news/a31635/essena-oneill-instagram-social-media-is-not-real-life/ / https://www.youtube.com/watch?v=gXlIAS-rI4E)

Sources:

Auteur: Calliope Immer

Relecture: Marie Schöpfer, Vivien Furrer 


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