CRYSTAL, MON PETIT PSYCHOLOGUE DE POCHE

À la convergence entre la psychologie, la technologie et la communication, l’application Crystal puise dans le big data des informations sur les utilisateurs du web afin d’en dévoiler le profil psychologique et de proposer un mode d’interaction adapté.

Quatre interlocuteurs, quatre personnalités, quatre manières de proposer un rendez-vous :

 

Dans cet exemple, les contacts sont de véritables personnes – y compris l’auteure de cet article – mais les e-mails sont rédigés par un logiciel.

Comment ça fonctionne ?

La superposition de toutes les traces laissées sur le web – consciemment ou non – constituent l’identité numérique.

L’application Crystal en extrait les informations accessibles dans les bases publiques de données pour les passer au crible d’un modèle psychologique éprouvé, le Myers Briggs Type Indicator. Le résultat de son analyse révèle pour chaque utilisateur du web :

  • un profil psychologique (parmi 16) ;
  • un mode d’interaction et un style de communication à adopter ;
  • une description du type de relation attendue entre la personne et soi-même.

Comment accéder aux résultats de Crystal ?

Moyennant un paiement pour les fonctionnalités les plus élaborées, les résultats de base de Crystal sont gratuits et accessibles de trois manières :

  • indiquer un nom ou une adresse e-mail dans la base de données de Crystal ;
  • importer ses contacts Google dans Crystal ;
  • télécharger l’extension Crystal du navigateur Chrome de Google qui fonctionne avec Gmail et LinkedIn.

Quelle fiabilité ?

La présence sur le web n’est pas la même pour tous. Crystal propose un indice de confiance se basant sur le volume d’informations collectées et la diversité des sources. Chacun peut affiner son propre profil en remplissant un test de personnalité sur le site de Crystal.

La peur du big data 

Les algorithmes qui exploitent le big data vont sans doute s’affuter à l’avenir, quant aux identités numériques, elles vont s’étoffer. Recrutement, marketing, management ; il est probable que des applications comme Crystal deviennent dans le futur d’indispensables béquilles.

Or, l’utilisation du big data par Crystal atteint un degré d’intrusion élevé, provoquant à la fois fascination et peur.

« People are extremely intrigued and creeped out at the same time. » Drew D’Agostino, fondateur de Crystal

Louise Merzeau, spécialiste de l’identité numérique, propose alors à l’utilisateur de se ré-approprier ses traces sur le web plutôt que de craindre leur utilisation.

« […] plutôt qu’exhorter l’utilisateur à protéger ses données apprenons-lui à leur affecter des finalités en fonction de ses attentes et des intérêts de sa communauté. » Louise Merzeau (2013)

Crystal, ou comment apprivoiser son identité numérique.


Références :

  • ERTZSCHEID, Olivier. « Qu’est-ce que l’identité numérique ? Enjeux, outils, méthodologies. » Nouvelle édition [en ligne]. Marseille : OpenEdition Press, 2013. http://books.openedition.org/oep/332 consulté le 3 décembre 2017
  • MERZEAU Louise. L’intelligence des traces. Intellectica – La revue de l’Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), Association pour la Recherche sur la Cognition, 2013, 1 (59), p.115-135. https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01071211 consulté le 3 décembre 2017
  • https://www.crystalknows.com/ consulté le 3 décembre 2017

A lire ailleurs :

Source des images :

Auteure : Fabienne Bagnoud

Dans cet article, l’emploi du masculin pour désigner des personnes n’a d’autres fins que celle d’alléger le texte.