Profite de ton divertissement car c’est un moment unique !

Combien de fois cela t’est-il arrivé d’aller à un spectacle, un concert, un événement où les gens s’amassent ? Difficile d’y voir quelque chose, et juste devant toi (bien-évidemment, pile dans ton champ de vision déjà très faible), un grand malin sort son Smartphone pour prendre une photo, un film et le « insérer nom de réseau social»-er ?

Alors oui, on le fait tous, mais pourquoi ?

Wendy Fonarow, professeure d’anthropologie, à Los Angeles (USA), s’est amusée, au second degré, à donner 10 raisons qui te poussent à sortir ton Smartphone en concert. Par exemple, il est vrai que regarder un concert à travers un écran devant soi n’est pas si mal finalement. Au moins, on n’a pas le risque de voir une image tronquée et montée par quelqu’un d’autre ! Ou encore, tu devras prouver à tout le monde que tu étais bien au concert non ? Le lendemain, quand tu te retrouveras au bar avec tes amis, il faudra bien leur montrer de la matière même si la qualité est exécrable…

Mais tu es innovant(e), et tu sais, par exemple, qu’en allant au Montreux Jazz, tu n’as pas besoin de sortir ton Smartphone car ils ont une super apps qui filme bien mieux que toi !

Je t’explique comment ça marche, tu télécharges l’apps, tu t’inscris avec ton adresse e-mail. Tu actives ton Bluetooth pendant le concert (allez, on t’autorise à le sortir juste pour ça) et dès qu’un moment te plait, tu appuies sur un bouton dans l’apps et ça t’enregistre les 30 dernières secondes du show qualité HD sur tes réseaux préférés.

Mais alors, tu suis ton « Event » avec ton Smartphone, à la main, et dès qu’un moment te plait, tu es dessus ?

Laurent Karila (2003), psychiatre, à Paris, dit que « les symptômes de l’usage abusif du Smartphone sont peu différents des addictions telles que la drogue, le sexe ou les jeux d’argent. »

C’est une utilisation excessive et l’envie d’utilisation du Smartphone qui nous rend addictif. Mais la faute vient-elle du Smartphone réellement ?
Lorsqu’on regarde un « facebook live » ou des vidéos « Event » de nos amis sur les réseaux sociaux, finalement, peu importe l’appareil utilisé, mais cette proposition postée sur les réseaux sociaux.

Esa Sirkkunen, professeur en sociologie et communication à Tampere (Finlande), vient donner « des niveaux de participations » à la participation dans les médias sociaux. Il y a deux types de motivations à participer dans les médias sociaux, que ce soit de façon individuelle ou communautaire.

A titre individuel, nous participons aux médias sociaux pour nous exprimer, agrandir notre capital social ou encore avoir des « feedbacks » de nos postes.

Au niveau communautaire, je pourrais partager ma vidéo sur un groupe. Ceux qui ne sont pas venus seraient ravis et me donneraient, peut-être, des conseils pour mieux filmer la prochaine fois. Vive la coopération des réseaux sociaux !

En fait, ai-je besoin de communiquer sur les réseaux sociaux ou ai-je, plutôt le désir de le faire… ?

Selon l’approche de Bishop, directeur de la technologie de l’information, chercheur et écrivain, à Swansea (Pays de Galles), si je suis en mode « partage », mais si ma communauté ne le valorise pas, alors, je suis bloqué et ma participation risque d’être impactée.

En effet, lorsque je poste une vidéo sur les réseaux sociaux, ma motivation est liée, par exemple, à un désir de faire partie d’une communauté. Mais je serais vite limité d’accomplir ce désir à cause d’autres éléments. Si j’hésite à le faire, c’est parce que mes amis ou les gens sur internet pourraient penser que ma vidéo est nulle car j’ai surement une croyance qui est différente de la communauté dans laquelle je voudrais intervenir. Cela va donc limiter ma capacité à agir concrètement.

Les réseaux sociaux, je connais et je maitrise. Je n’ai donc pas de soucis à me faire. J’ai la capacité d’utiliser mon Smartphone, d’agir et d’interagir. Cependant, les autres facteurs, tels que l’utilisation de mon browser ou encore la compréhension des textes que je vais mettre, pourraient me bloquer.

Il est vrai que je pourrais mettre des #Hashtags ou une description qui n’a aucun sens et les gens ne le comprendraient pas.

OUI, vouloir capturer l’instant unique d’un « Event » te pousse éventuellement à le partager sur les réseaux sociaux par la suite.

OUI, une image vaut 1000 mots.

OUI, tu sens un besoin de la faire.

Mais ton souvenir et ta façon de raconter ton expérience en valent beaucoup plus. TON Smartphone, ta vie, oui si tu veux… mais reste humain et vis (impératif avec s) plutôt TON « Event ».

Essaie de prendre en photo ou filmer dans la nuit le ciel étoilé, tu comprendras que tes propres yeux valent tous les Smartphones du monde.

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Crédits :

CUTS : http://www.montreuxjazzfestival.com/fr/content/partagez-vos-concerts-avec-des-videos-de-haute-qualite

Enquêtes sur l’addiction des jeunes aux smartphones : https://hal-uag.archives-ouvertes.fr/hal-01375819/document

10 reasons it’s ok to use your mobile at a gig : https://www.theguardian.com/music/musicblog/2013/sep/02/10-reasons-use-mobile-phone-gig

Sirkkunen, Esa, ’Vertaismedia haastaa perinteisen joukkoviestinnän [Peer media challenge traditional mass media]’, in Pekka Aula, Janne Matikainen & Mikko Villi (eds.), Verkkoviestintäkirja, Helsinki: Yliopistopaino 2006, pp. 137-158.

Bishop, Jonathan, ‘Increasing participation in online communities: A framework for human-computer interaction’, Computers in Human Behaviour 23, 2006, pp. 1881-1893.

GIF illustrations :

Concert GIF : http://giphy.com/gifs/concert-dYNuZhFM2teIE

Mobile GIF : http://giphy.com/gifs/mobile-10hKlBQSv1OtCU

Night GIF : http://giphy.com/gifs/night-stars-GC7C2Fi902BDG

Auteur : Gabriel Davalle


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